Voir un volcan actif au Vanuatu

 

Tanna est une petite île du Vanuatu recouverte d’une végétation luxuriante qui cache en son cœur une plaine de sable noir où se dresse un volcan grondant, le Mont Yasur.

 

Premiers pas sur Tanna

L’arrivée à l’aéroport de Whitegrass au nord du plus grand bourg de l’île, Lenakel, est déjà une petite aventure. Sa petite taille et sa saveur désorganisée dressent déjà le tableau du reste de mon séjour sur l’île, loin de tout. Mon sac à dos récupéré, j’aborde un monsieur en lui demandant s’il peut me conduire au pied du volcan où je pense trouver un lit pour la nuit.

Vous pouvez aussi dormir à l’ouest de l’île et payer pour l’aller/retour au volcan le soir quand il montre ses plus beaux atours.

Comme beaucoup d’hommes ici, sa principale source de revenus consiste à trimballer les touristes un peu partout sur Tanna. J’ai l’honneur de la place à l’avant du 4×4 tandis que des vanuatais et leur cargaison fraîchement débarqués se joignent à nous. Après les traditionnels arrêts pour charger 25kg de riz, dire bonjour à un cousin et acheter une brochette de pomme de terre sur le bord de la route, nous nous enfonçons dans le cœur de l’île. Au début, la route est en bon état jusqu’à ce que nous rencontrions un chantier financé par des fonds chinois qui a pour but de goudronner cette route qui traverse d’ouest en est Tanna. Une fois le front de construction dépassé  c’est sur une route défoncée que nous progressons. Le sable mêlé à de la cendre noir est mouillé, sauf pour le nuage qui s’en serait sinon dégagé et les pneus des 4X4 tracent de grands sillons. Nous arrivons ensuite sur une portion où seuls ce genre de véhicule peut se rendre. Pourtant mon chauffeur ne se décide qu’une seule fois à enclencher le mode 4X4 lorsque nous devons nous sortir du lit d’une petite rivière et nous hisser sur la berge sableuse.

En chemin nous déposons les passagers de la benne dans leur village au pied du volcan. Comme je l’apprendrai par la suite, les vanuatais profitent des taxis de touristes pour monter. Mon chauffeur m’explique que c’est pour rendre service à la famille et que, tu sais Lauriane, on a de grandes familles ici 🙂 Avec le 4×4 nous entrons donc dans un village où toutes les maisons sont encore faites de palmes et où la modernité n’a pas encore ses quartiers. Tous les villageois sont assis sur le pas de le maison, sous les arbres de la place centrale, sans bruit, sans agitation hormis les enfants qui accueillent la voiture. Ils veillent un homme mort récemment.

Rendez-vous avec le volcan Yasur

Nous continuons notre route sur la grande plaine de  cendre noire, une coulée de roche rose à notre droite et le cône fumant à notre gauche. Nous nous enfonçons dans la jungle sur une route que bordent les hébergements au pied du volcan. Il y en a plusieurs et même si je n’ai pas réservé, j’ai un nom. Malheureusement personne n’est là pour accueillir de potentiels clients car nous sommes loin de tout et tout le monde vaque à ses occupations. Je finis donc chez la personne que mon chauffeur  a l’habitude de recommander et ce n’est pas trop mal, on entend gronder le volcan de ma chambre, qui ne ferme pas à clé, alors je suis contente. Je fais même connaissance d’un australien qui me montre la vue de sa chambre située dans un arbre. Les tree house sont LE top de hébergement ici puisqu’ils ont vue sur le sommet fumant du Mont Yasur.

 

J’ai rendez-vous pour déjeuner directement et ensuite je passe mon après-midi à me balader le long du chemin, vers le volcan, en regardant d’un air faussement inquiet les gros cailloux de lave éjectés par le volcan. En fait, je cherche l’endroit où il se dit qu’il est possible de grimper au cratère sans payer le prix de la visite du Mont Yasur. Au final je me délecte de la vision du cône de cendres sans vraiment comprendre comment grimper puisque sur le côté droit, où semble se situer le cratère, la végétation est dense et la montée paraît abrupte !

Je vous le dis directement, c’est en fait à gauche du volcan, le long d’un sentier découvert qu’il faut monter. Par contre, les habitants que j’ai sondés (qui ont tous un intérêt dans ce business du Mont Yasur) m’ont dit que ce n’était pas possible, que les gardes qui patrouillent allaient me voir, que j’allais me faire arrêter et tout un tas de choses pour me dissuader de monter sans payer. Tout ceci a parfaitement bien marché et je suis allée à 16h à l’entrée officielle pour me délester de 9500 vatu soit près de 80€.

Ce que j’ai compris petit à petit c’est qu’ici, en Mélanésie, toute terre appartient à quelqu’un et qu’il est très très grave de s’y introduire sans satisfaire à la coutume. C’est ainsi qu’il y a une entreprise (une personne en fait) propriétaire du Mont Yasur. Elle a construit des bâtiments et employés des gens pour encadrer la visite touristique. Le prix grimpe chaque année un peu plus. On peut voir le Yasur au cours de 3 créneaux dans la journée ; au lever et au coucher du soleil et au milieu de la journée pour ceux qui font l’aller retour de Efate dans la journée (!!!) Le prix est de 9750 vatu pour une visite. Si vous voulez y retourner, disons le lendemain matin car vous dormez sur place, ce n’est plus que 6000 la deuxième visite et si vous voulez y retournée une dernière fois, c’est gratuit.

La première partie de la visite est une danse coutumière à l’esprit du volcan. Même si je déteste au plus haut point ce genre de chose, j’ai apprécié regarder le grand groupe de danseurs qui, selon toute apparence, sont des gens des villages alentours qui se charriaient entre eux. Le sol de cendre est relativement élastique et vibre de leur danse rythmée de sauts synchrones dont ils accompagnant leurs chants. Ces derniers sonnaient très différemment de tout ce que j’ai pu entendre auparavant et j’ai passé un bon moment même si on ne peut pas faire moins authentique. La suite est assez surprenante puisque nous sommes assignés à un 4×4 dans lequel nous montons à l’avant ou dans la benne à l’assaut du volcan. Autant vous dire que ça secoue !

Une fois en haut il n’y a quelques centaines de mètres à grimper le long d’un escalier escarpé et nous voyons au bord du cratère. J’avais choisi la visite au coucher du soleil et c’est donc maintenant ce qu’il nous attend, environs 2h30 au bord du cratère à observer les éclaboussures de lave.

Vue sur le cratère du Mont Yasur

Ce jour-là le volcan n’est pas très actif et les crachats de lave sont moins hauts que parfois. Un ami de mes parents m’a raconté que lors de leur première visite les jets de laves leur passaient au-dessus de la tête ! Dans les conditions de ce soir, c’est probablement moins dangereux (il n’y a tout de même pas de barrière sachez-le) et ça n’en reste pas moins impressionnant. La lave sort des 3 petits cratères visibles sur un total de 5 que compte le Mont Yasur. Elle fait un bruit profond et sec à la fois, qui est assez indescriptible. De façon surprenante, on ne sent pas la chaleur de la lave qui jaillit du cratère, nous sommes pourtant à quelques dizaines de mètres. Le vent souffle fort et l’odeur de soufre est forte, nous obligeant parfois à nous mettre dos au vent pour respirer. Nous changeons parfois de place, selon l’orientation des fumées et notre groupe d’une quarantaine de personnes en prend plein la vue. Je suis un peu déçue car je veux sortir mon drone pour le mettre au-dessus du cratère mais j’en suis empêchée par nos guides. Je suis en colère sur le coup et l’un d’eux semble vraiment désolé pour moi mais, au final, il semble que toute cette roche fondue fasse parfois perdre le contrôle du drone et qu’il y ait un fort risque de chute à faire voler ces engins en zone volcanique. De toute façon je n’ai pas payé les 10.000 vatu demandés et je l’ai rangé en grommelant au fond de moi.

La nuit fini par se coucher et c’est le véritable spectacle qui commence. Les heures s’en vont à tire d’ailes et c’est vite le moment de redescendre. Certains ont eu leur comptant et redescendent avant notre petit groupe qui se délecte de chaque explosion de lave, parfois très grosse et assourdissante, parfois plus petite mais toujours hypnotisante. Je finis par redescendre en discutant avec le guide qui m’a expliqué l’interdiction de faire voler le drone. Je suis toujours un peu énervée d’avoir payé si cher pour voir ce volcan (en fin d’article je vous fais le récapitulatif et c’est n’est pas une petite somme) et lui demande si au moins, les habitants de la région en profitent. Il me répond qu’ils sont plutôt bien payés et qu’il y a des rondes hebdomadaires d’employés, chacun dans les communautés alentours ayant la chance de profiter des revenus du Mont Yasur. Je suis un peu apaisée par ses paroles et je rentre à pied jusqu’au petit hotel dans lequel je dors  où je monte dans la tree house de mon ami d’un jour pour voir rougeoyer le cratère dans la nuit.

 

Voir le Mont Yasur combien ça coûte ?

CHER

Déjà il faut aller sur l’île. Si vous n’avez pas la chance de disposer du temps de chercher un bateau à partir d’Efate ni du temps pour faire le trajet, vous devrez prendre l’avion ; 200€ aller-retour environ- d’ailleurs quand vous êtes arrivé sur le territoire avec la compagnie nationale vous avez une réduction sur le prix du billet de 15%. Il faut leur envoyer un email.

De l’aéroport au Mont Yasur il faut faire plus d’une heure de trajet et le prix standard est de 10.000 vatu aller/retour. Vous pouvez négocier car j’ai payé le retour 4000 vatu au lieu de 5000 comme à l’aller. Quand on est plusieurs et pas seul comme moi, c’est toujours plus facile de négocier

A cela il faut ajouter la pension (sauf si vous êtes prévoyant) et le logement soit 2000 à 4000 vatu selon le standing de la chambre et les repas pour un total personnel de 5000 vatu.

Enfin l’entrée au volcan c’est un peu moins de 10.000 vatu soit près de 200€ en plus du billet d’avion.

POUR CONTINUER DE VOYAGER EN PHOTOS, LE COMPTE INSTAGRAM EST LÀ POUR ÇA !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.