Une nuit sur Maria Island

 

Même si je n’y ai passé qu’une nuit, même si elle fut un arrêt improvisé ; Maria Island fut mon coup de cœur Tasmanien.  La Tasmanie n’est pas le coin le plus touristique d’Australie et Maria Island n’est pas le coin le plus touristique de Tasmanie, c’est donc en terre perdue que vous vous retrouvez si vous choisissez comme moi de faire étape sur l’île Maria.

Vous connaissez peut-être le dicton qui existe à son propos « An Island off a bigger island off the main island » en parlant d’une île au large de la Tasmanie, elle-même au large de l’Australie.

Le soleil brille et m’accompagne sur le long trajet vers Maria Island depuis Port Arthur, au sud-est de la Tasmanie. Même si je suis partie à 8h et visais les ferries de milieu de matinée pour Maria Island, je me laisse envoûter par les superbes plages en croissant de lune, le sable blanc et les fascinantes lignes de Tesselated pavement.

Je suis prête à embarquer en fin d’après midi et je tasse ma tente (prêtée pour l’occasion de ce séjour en Tasmanie) dans mon sas à dos. Je vois que des vélos embarquent alors je ne prends même pas la peine de dégonfler mon matelas et le prend sous le bras. Il y a des dortoirs sur l’île mais comme il faut réserver en avance, je me contente du camping sans électricité qui a, au final, un charme fou ! Le trajet dure 1h30 et comme le soleil brille, je le vis comme une croisière, le nez au vent, bien emmitouflée dans ma fidèle doudoune.

En arrivant, la beauté de la plage me frappe et je sais déjà que cette île tiendra ses promesses. Sur le quai se trouvent des chariots pour ceux qui sont chargés mais pour ma part je me dirige vers le bureau des gardes, seule maison sur le quai. Ils m’enregistrent pour la nuit en me donnant un autocollant à mettre sur ma tente. Le camping et les bâtiments sont à 5min de marche tandis que de nombreux autres sites de camping sont éparpillés sur l’île. Je m’installe à proximité des sanitaires (il y a quand même de l’eau –très- chaude pour 1$ !) et me renseigne pour louer un vélo. Malheureusement je n’ai pas de chance car le loueur est reparti avec le même bateau par lequel je suis arrivé au lieu du dernier de la journée. Dans ma déveine, j’ai de la chance car les gardes sont sympas et me fournissent son numéro. Je réussi donc à l’appeler et il m’autorise à prendre un des vélos qui ont été laissés par les clients du jour et à payer le lendemain à sa descente du premier bateau. Quel plaisir que la confiance de ce peuple !

 

Il n’est pas tôt mais j’enfourche mon vélo avec l’objectif d’aller le plus loin possible au Sud avant de rentrer pour la nuit. Mon premier arrêt est en haut de la colline qui surplombe le camp, la première petite baie qui se devine est aussi belle que celle où accoste le ferry et on voit à son autre extrémité les fameuses Painted cliffs, un des endroits à voir sur Maria Island.  Je vois aussi mes premiers wombats et oies grise qui ne vont qu’en couple. Je vois également le premier wallaby dans la forêt, il se fige au loin comme si, ainsi, je ne pouvais le voir, et m’offre une parfaite pose. Le trajet est très court en vélo jusqu’aux Painted Cliffs, à peine un quart d’heure. Elles ne sont pas très impressionnantes par leur taille car elles sont de bien minuscules falaises. Par contre, leurs formes orangées et torturées issues de la torsion des couches géologiques est envoûtante. L’eau vient lécher leur base et c’est avec un peu de crapahutage qu’on les atteint.

La route jusqu’à French farm, un site de camping situé juste avant d’atteindre la jonction avec la partie sud de l’île, n’est pas dure même si un peu ensablée. J’arrive en un peu plus d’une heure au camp qui est très sommaire et continue de rouler dans les marais jusqu’à Encampment cove. Les plages sont sublimes et le soleil couchant fait ressortir les couleurs de la végétation. Je regrette de ne pas avoir eu plus de temps sur celle île car la traversée jusqu’au sud par l’isthme sableux est probablement magnifique. Dans la partie nord de l’île il y a de belles randonnées avec un peu de relief vers la partie centrale et le Mont Maria. Il y a l’air d’avoir encore de belles randonnées à faire !

Je n’aurai que le lendemain pour profiter encore quelques heures de l’île. Je rebrousse chemin sans aller plus loin et prend mon temps sur le retour pour admirer les belles lumières de la fin du jour. Elles sont particulièrement remarquables sur les Painted Cliffs et sur l’océan

La nuit sur Maria Island

En plus d’une douche qui s’actionne au gaz avec 1$ le parc a l’amabilité de fournir quelques plaques de cuisson au gaz et, surtout, une bouilloire et une casserole. Pour moi qui avait prévu de demander celle d’autres campeurs mieux équipés, c’est parfait !

Une fois ma soupe avalée je me tourne vers le ciel car, comme il n’y a pas d’électricité dans le campement de Darlington (ni vraiment ailleurs sur Maria), l’île est un endroit idéal pour observer la voie lactée. Je suis chanceuse et cette nuit-là, le ciel est dégagé. Je regarde donc le ciel étoilé en compagnie des possums et marsupiaux nocturnes qui s’approchent sans bruit des tentes dès le crépuscule. Quel plaisir de passer la nuit là !

Je me lève tôt pour explorer le nord de l’île et les Fossil cliffs, un des endroits à visiter sur Maria Island. Pour le coup elles sont bien plus impressionnantes en taille que les Painted Cliff. Je passe par le chemin de la côte et de l’embarcadère et non par le chemin indiqué sur la colline. Je passe donc derrière le bâtiment qui fait face à la jetée où arrivent les ferries, où j’observe mes premiers kangourous. Un mâle est étendu dans l’herbe comme un pacha et une femelle et son jeune broutent la pelouse rase. Je reste assez loin car, même si ce sont des animaux pacifiques, ils restent d’une force physique supérieure à la mienne. Leur regard ne donne d’ailleurs pas vraiment envie de s’approcher ! Un petit groupe semble régulièrement y paître à l’aube et c’est à ces heures de la journée qu’il est le plus probable de les observer. Je profite de leur présence un long moment avant d’aller découvrir les grandes falaises puis de m’en retourner pour ranger mes affaires.

Fin de la découverte de Maria Island

J’aurais aimé y faire plus de choses

Comme d’habitude je suis en retard, car je prends le premier ferry de 9h et je fais un aller-retour avec mon vélo et mon sac à dos contenant ma tente bon an mal an coincée à l’intérieure puis revient pour déposer le vélo chez le loueur au sein du petit village et court jusqu’à l’embarcadère mon matelas à demi dégonflé sous le bras. Je croise ainsi un homme qui a la dégaine de ce que je recherche, démarche décidée et seul, c’est bien le gérant de la location de vélo. Je me rends compte que je ne peux pas le pays maintenant car je n’ai que ma carte bancaire et que je ne peux pas remonter au village sous peine de manquer le ferry dont il vient de sortir. Je paierai donc la location aux personnes de l’office de tourisme qui sont aussi en charge des billets de ferry ! Quelle confiance ont ces tasmaniens ! Je dois dire que c’est assez agréable… pour quelqu’un d’aussi désordonné que moi qui plus est !

Infos pratiques pour un séjour sur Maria Island:

 Prix et durée du trajet vers Maria Island : 1h30 et 50$ l’aller-retour. Pour un gros sac à dos il faut ajouter 15$ (et plus encore si vous avez une malle avec tout votre matériel de camping). Les australiens sont très bien équipés et ils chargent sur le ferry des caisses en fer remplies de matériel de camping pour passer quelques jours loin du monde sur Maria.

5 départs échelonnés sur la journée de Triabunna en saison et 3 seulement en hiver. Pour plus d’infos sur les heures de départ, le site officiel.

Location de vélo sur Maria Island: 30$ la journée – habituellement du premier à l’avant dernier ferry (puisque la personne qui s’en occupe part avec le dernier ferry).

Site de camping de Darlington: 7$ pour l’emplacement – rien n’est fourni, pensez à prendre des provisions conditionnés de façon camping-friendly et qui n’ont pas besoin d’être réfrigérées. Quelques pièces seront utiles pour activer la douche chaude (brulante !).

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5 Responses

  • J’arrive bien après la bataille mais je garde également un bon souvenir de mon passage octobre 2013 sur Maria Island (avec l’accent écossais parait-il). Je me retrouve dans les sites que tu as visité et les animaux vraiment en liberté. A l’époque il y avait de mémoire 4 diables de Tasmanie, mais craintifs et moi peu observateur je ne les ait pas vu !

    • Merci pour ton commentaire Laurent ! Il faut dire que même la Tasmanie, au large de laquelle se trouve Maria Island, est un terrain inconnu pour une grande partie d’entre nous, je suis allée de surprise en surprise 🙂

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