De lagune colorée en volcan fumant dans le Sud Lipez

Après le salar blanc, le salar immaculé, le salar à l’horizon infini, voici les paysages au-delà de cette terre salée et aride. Tout aussi fantastique, mais contrairement au salar, ce qu’il y a à voir dans le sud Lipez c’est de la couleur ! Des volcans de l’altiplano aux des lagunes dans lesquelles barbotent des flamants roses, tout n’est que couleurs. Est-ce que vous devriez aller dans le Lipez après le Salar ? Défintivement oui !

Dans les Andes comme sur Mars

Le 2ème jour de cette excursion dans le Salar et le Sud Lipez nous parcourons l’altiplano,  ce paysage si différent du Salar et si unique à la Bolivie et ses pays frontaliers. La terre est parfois rouge comme sur mars, parfois grise comme sur la lune et alors que les cônes parfaits des volcans semblent être de taille normale, ils nous rappellent que nous sommes nous même à 4000m et qu’eux culminent à 6000m. Nous traversons une voie de chemin de fer empruntée une fois par semaine par des trains qui s’en vont vers le Chili et nous découvrons ensuite les nombreuses lagunes du sud de la Bolivie.

La première lagune où nous nous arrêtons restera ma préférée. Il fait terriblement froid et le vent souffle fort. Mèches folles, doigts gelés, yeux plissés, silence et bourrasques sifflantes forment mon paysage sensoriel.  

Cependant ce n’est pas de la neige que l’on voit sur les rives mais du sel de borax. Les graminées jaunes des berges s’en accommodent ainsi que les clinquants flamants roses. Ceux qui vivent ici sont très différents de nos oiseaux camarguais et cela ne semble pas les déranger de barboter dans une eau parfois gelée. Ils doivent même souvent s’en délivrer le matin venu quand les températures nocturnes sont chassées par le soleil.

Le bleu profond de cette lagune me touche particulièrement et je suis la dernière à remonter dans la voiture, difficile de quitter une vision aussi marquante que cette belle lagune.

La lagune suivante est d’un clair turquoise et plus étendue. Le paysage entouré de volcans est grandiose. Le cadre est exceptionnel et idéal pour s’arrêter à l’heure du déjeuner. 

La dernière lagune de la journée, la fameuse Laguna colorada, est entourée de gros sable noir issu du volcanisme mais sa couleur rouge n’est pas si frappante que sur les photos, probablement à cause de l’heure tardive. Quelques flamants se nourrissent dans ses eaux mais surtout, un grand groupe de lamas aux oreilles décorées se promène à ses abords en quête de nourriture. Ils sont tout proches et nous avons le loisir de les observer. Tout au long du trajet nous avons aussi vu leurs cousines sauvages, les vigognes, plus sveltes et alertes, qui se fondent dans le paysage ocre du Sud Lipez avec leur toison d’or.

 

 

La nuit qui tombe est la plus redoutée des deux nuits du tour de trois jours, puisqu’il paraît que tout le monde a froid, que l’eau des bouteilles gèle dans les chambres et que beaucoup de monde passe une mauvaise nuit. Nous sommes aussi particulièrement en altitude et plusieurs personnes en soufreront pendant la nuit. Heureusement pour nous, les sacs de couchage fournis sont super. Heureusement, car il n’y a pas de couverture supplémentaire en cas de défaut de leur part ! La nuit a probablement été moins froide qu’elle peut l’être et nous avions tout de même legging, chaussettes de ski et de quoi se protéger les oreilles. Mais en tout cas, l’agence ne nous a pas menti sur la qualité de ses sacs de couchage qui restaient un point primordial de l’excursion.

Sources chaudes et visions magiques

Le dernier jour commence avant le lever du soleil par un tour vers des cheminées de vapeur d’eau qui dégazent une épaisse fumée blanche puis par une heure de baignade dans des bains chauds. A vrai dire j’ai hésité longtemps à faire trempette mais à 7h du mat’ je n’ai pas trouvé l’envie de me déshabiller dans le froid ! A la place j’ai assisté à la plus magique scène de l’excursion. L’eau du marais fume dans l’air froid du matin, le jour se lève, le soleil en face darde ses rayons à travers la vapeur d’eau et un flamant rose se nourrit, sa silhouette se découpant dans cette scène parfaite.

 

A part cette lumière matinale, les levers/couchers de soleil furent décevants, nous n’avons pas eu un seul bon spot et surtout nous n’étions jamais à l’heure ! Notre chauffeur n’était pas vraiment pro actif à ce sujet… j’imagine qu’il aurait fallut lui faire part de nos envies. La région avait le potentiel pour de belles lunes et de superbes couchers et levers de soleil ! Par contre, nous étions en période de pleine lune et ce dernier jour nous avons eu l’incroyable vision d’une lune se couchant à l’ouest dans les lumières encore sombres de la nuit et à l’est les rayons blancs du soleil qui s’approche de la ligne d’horizon. En somme un coucher de lune synchrone au lever du soleil.

Retour vers Uyuni

Après cela, nous rejoignons la frontière chilienne en passant d’abord par la laguna verde, qui manque aussi un peu d’éclat par rapport aux images que nous avons vues. La faute à la retouche photo des voyageurs ou à l’heure de la journée ?

L’énorme volcan qui la domine est lui très impressionnant. Il se gravit d’ailleurs comme beaucoup d’autres volcans de la région. C’est notre deuxième guide qui nous en parle, il est bien plus expérimenté que le premier. Nous avons laissé ce dernier à la frontière avec les autres passagers de notre 4×4 qui traversent la frontière et nous repartons vers Uyuni toutes les deux avec Theo, le guide chevronné. Il nous parle de la lagune verte qui se trouve dans le cratère du volcan qui surplombe cette autre laguna verde et nous fait rêver… Mais les ascensions à 6000m ce n’est pas pour tout le monde ! Si cela vous intéresse, il nous a donné le nom de son agence ; Maltitude. A voir sur place, parceque je n’en trouve aucune mention sur le net.

Le trajet retour est un peu long mais nous voyons d’autres curiosités comme une énorme coulée de lave vieille de millions d’années et beaucoup d’alpagas et de vigognes. Je garderais mais yeux rivés sur les rochers à la recherche du fameux puma, forcément sans succès. Avant l’heure du déjeuner nous tombons en panne mais réussissons à redémarrer pour faire la vraie pause dans un endroit autrement plus joli ! Une rivière d’altitude coule dans la végétation rase, quelques plaques de glace et de neige fondent au soleil, la trouée dans la montagne dévoile l’altiplano et un troupeau d’alpaga paisse tranquillement. Le tableau est génial ! Après avoir mangé, notre chauffeur est heureusement apte à réparer la panne et nous rentrons finalement largement à l’heure sur Uyuni (17h) où nous prenons le bus de 18h30 vers Potosi.

 

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