Croisiere vers Komodo J1; rencontre avec les dragons

Je vous le disais dans mon dernier article, les croisières au départ de Labuan Bajo peuvent réserver quelques surprises. Même si, selon votre bateau et votre budget vous aurez le droit à une véritable croisière ou non, les tours proposés au départ de Labuan Bajo ont de quoi ravir tout le monde. De un à plusieurs jours, en provenance de Lombok ou d’autres îles, ces excursions permettent de voir la faune du parc national de Komodo et de découvrir certaines plages paradisiaques aux fonds superbes. Mon meilleur souvenir snorkeling, sans aucun doute, est sur ces îles autour de Flores.

 

A la journée il n’est possible que de visiter Rinca (à part si on y va en speedboat peut-être), une des îles où l’on peut voir des dragons de Komodo et où il est plus facile de voir les varans selon les dires des gardes.  Mais cette île est déjà suffisante si vous n’avez pas plus de temps à consacrer aux varans. Vous pourrez également nager dans de beaux spots de snorkeling, dont probablement Kanawa Island. Si vous choisissez comme nous le tour de 2 jours, vous pourrez voir les dragons de Komodo sur Rinca et Komodo puis vous passerez la deuxième journée à faire des arrêts en pleine mer pour explorer les fonds marins.

Première journée de croisière sur Komodo et Rinca

 

Les deux arrêts de la 1ère journée comprennent seulement les deux îles et pas d’arrêt pour se baigner. Peut-être votre formule sera-t-elle différente mais celle-ci permet apparemment d’avoir un prix réduit puisqu’on ne paye l’admission qu’une fois pour la zone du parc national de Komodo.  Arès avoir sué sur l’île de Rinca, j’ai regretté de ne pas avoir un spot snorkeling de prévu pour se rafraîchir. Ce que j’ai par la suite en fait bien accueilli car passer une nuit avec la peau salée de transpiration et par l’air marin ce n’est déjà pas super… mais alors passer une nuit avec l’eau de mer sur la peau et un peu de sable dans les recoins, sans avoir pu prendre de douche, c’est encore pire ! (pour moi et ma peau sensible au moins !).

 

 

Le prix de l’admission sur les îles de Rinca et Komodo varie, à la tête du client, mais se situe autour de 250.000 rupiah par personne (17€), il y a aussi le ou les guides à payer selon la taille du groupe. Pour être tranquille, il faut prévoir 300.000 rupiah par personne (surtout si vous allez sur les deux îles, dans ce cas les guides sont aussi à payer sur l’île suivante).  Vous verrez toujours des varans puisque les plus gros végètent autour des aires de vie des rangers que ce soit à Rinca ou Komodo. Mais le challenge est de les rencontrer au cours d’une randonnée.

Il y a plusieurs niveaux de difficultés pour les sentiers de randonnée. Nous avions toujours choisi le plus long (qui n’est jamais que de deux heures sur Rinca). Il est à peu près toujours ombragé sur Rinca mais sur Komodo un bon tiers à la fin ne l’est pas, et le soleil tape.

 

 

Voir les dragons de Komodo sur l’île de Rinca

 

Une fois accosté sur Rinca, l’île la plus éloignée de Labuan Bajo, nous réglons le tarif demandé par notre guide puis nous suivons nos deux guides (pour un groupe de 6) armés de solides bâtons et coiffés de leurs chapeaux de safaristes. Nous passons d’abord devant trois géants affalés à l’ombre d’une cabane de ranger. Les plus paparazzis du groupe sont invités à se prendre en photo devant. On sent que ces gros là sont l’attraction habituelle.

Pour notre part, nous nous amuserons bien à essayer de déceler un peu de vie dans ces êtres massifs désarticulés. Pourtant, on s’aperçoit qu’ils sont vifs quand l’un d’eux relève la tête et suit du regard un sac négligemment passé en bandoulière et qui se balance comme un pendule.

Le soleil tape fort car il est au zénith, la végétation sèche prend racine dans une terre poussiéreuse et des arbres, qu’on ne décrirait pas comme tropicaux, se fondent en forêts dégarnies avec de hauts ou trapus palmiers. Par rapport au reste luxuriant de l’Indonésie, c’est le jour et la nuit.

Une zone de sécurité est définie autour du varan suivant ; une femelle qui veille son nid, en l’occurrence un gros monticule de terre. Comme tous, elle est apathique mais l’arrêt donne lieu à des explications sur leur cycle de reproduction et le cannibalisme des adultes sur les jeunes notamment. Nous voyons des cerfs, des cacatoès qui viennent d’Australie, des singes, des sangliers et des buffles d’eau. Ces derniers m’inquiètent plus que les varans, je dois dire, mais il ne s’agit pas des dangereux buffles africains. Ceux-ci sont tranquilles et trempent dans un filet d’eau boueux ou broutent l’herbe rase des collines.

 

Difficile de voir des varans actifs

Nous assistons pourtant à une scène qui aurait pu être épique. Un buffle broute à quelques mètres d’un buisson où un dragon de Komodo sommeille à l’ombre. Un singe dans les arbres voisin complète le tableau. Le buffle s’approche au fur et à mesure du varan et nous espérons tous un peu d’action… Heureusement pour le buffle, le dragon est maladif et s’éloigne du gros animal sans l’attaquer. C’est quand même une satisfaction puisque jusqu’à présent nous n’avions vu que des animaux complètement inanimés. Ce fut une belle vision que ce varan s’éloignant de sa marche reptilienne typique.

 

Ils se fondent d’ailleurs si bien dans le paysage avec leur immobilité totale, que j’ai presque failli marcher sur la queue de ce varan en regardant le buffle au loin ! Au total, nous avons eu la chance de croiser cinq dragons de Komodo dans la nature parmi d’autres animaux qui vivent également dans ce paysage. Quelques arrêts sur les hauteurs permettent d’ailleurs d’en embrasser la beauté jusqu’aux plages.

Plus facile de voir le dragon de Komodo sur l’île de Rinca qu’à Komodo !

Lorsque nous arrivons sur Komodo après avoir quitté Rinca, nous sommes en fin d’après-midi et avons espoir que la fraîcheur rendra plus actifs les dragons. Malheureusement, le gros bateau de croisière qui mouille dans la baie n’est pas de bon augure. En effet, les passages de nombreux voyageurs toute la journée ont poussé les varans à se retirer plus profondément sur l’île. Nous n’en verrons pas un seul sur le chemin ouvert aux visiteurs. Je m’en rends aussi compte, l’île n’a pas exactement la même conformation de Rinca. Il y a moins de zones ouvertes où les dragons aiment se mettre, ils sont donc moins faciles à observer sur Komodo que sur Rinca.

Nous verrons tout de même trois gros mâles aux endroits où ils aiment se mettre, dont un en marche, petite satisfaction donc, et un qui est si décharné et étalé sans consistance sur le sol qu’il me faudra un mouvement de ses yeux pour me persuader qu’il n’est pas mort !

Nous quittons l’île de Komodo vers l’endroit où nous lâcherons l’ancre pour la nuit ; Fox Island. Nous sommes un peu en retard pour le coucher de soleil mais la lumière est quand même superbe, avec de belles raies orange dans le ciel. Nous ne les verrons pas, mais cette île est l’habitant de chauve-souris qui sortent en nombre une fois que la nuit est tombée et forment des nuées impressionnantes.

Dormir en pleine mer à côté de l’île de Komodo

 

Après le dîner, typique et bon comme à chaque fois, nous étalons les matelas en large sur le pont et posons quelques tissus par-dessus pour se protéger du plastique noir collant. Nos sarongs seront d’ailleurs très utiles pendant cette excursion ! Ils feront office de protège matelas mais aussi de couverture, alors que celles fournies en laine grattent et sont de trop au début, et également de pare-soleil.

Au début, je meurs de chaud, mais a posteriori je crois que j’avais un coup de soleil qui pulsait sur mon visage… J’essaye de dégager au maximum les bâches qui protègent du vent sur les flancs du bateau. Plus tard cette protection sera bien utile puisque le fond de l’air est frais lorsqu’on n’est environné que d’eau. Nous nous levons pendant la nuit pour observer les étoiles et alors que nous nous amusons avec nos frontales nous éclairons un énorme poisson à la surface de l’eau, flippant !

Après cela, nous concentrons nos regards sur la voie lactée qui est la plus belle que j’ai jamais vue. C’était encore plus impressionnant que lorsque j’ai pu l’observer en haut du Mauna Kea, à Hawaï, pourtant réputé comme étant l’un des ciels les plus clairs du monde. La vision à 360°C sans interruption de relief ou de pollution lumineuse est tout bonnement incroyable. On croit même deviner le caractère nébuleux de la galaxie en ses points les plus denses en étoiles. Ce souvenir contribue à ce que cette excursion a été une des meilleures choses que nous ayons faites en Indonésie.

Le jour suivant nous avons le plaisir de nous prélasser sur une plage de sable rose, voir des raies mantas, accoster sur une plage paradisiaque avec le meilleur snorkeling que j’ai fait, un beau programme ! A suivre dans le prochain article !

 

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