Mésaventures et conseils ; un bateau pour Komodo

 

Flores a un tel potentiel ! Magnifiques plages, beaux reliefs, communautés authentiques, toute une île peu touristique à découvrir. Comme j’ai décidé qu’un jour, je reviendrai en Indonésie, je sais que Flores sera alors sur ma liste. En attendant, j’ai eu le plaisir de faire un tour de deux jours dans les eaux du parc national de Komodo… comme beaucoup de voyageurs c’est pour voir le mythique dragon de Komodo que j’ai choisi de venir sur Flores. Commençons par explorer Labuan Bajo et trouver un tour et un bateau pour l’île de Komodo avant de pouvoir lever l’ancre vers les eaux paradisiaques de ce coin d’Indonésie… ce n’est pas gagné !

 

Pour se rendre à Flores, il n’y a pas vraiment le choix, comme je ne voyage pas au long court, je ne peux pas me permettre les 36 heures minimum de bus-bateau requis pour traverser de Bali à Flores. J’ai donc réservé un vol direct de l’aéroport de Bali à Denpasar jusqu’à Labuan Bajo sur Flores. L’arrivée y est particulièrement savoureuse et en regardant par la fenêtre les quelques confettis bordés de bleu qui précèdent la côte de la grande île, je suis toute excitée à l’idée des paysages qui m’attendent !

 

Le juste prix pour une excursion en bateau vers Komodo

Nous cherchons, avec Monsieur qui m’accompagne, à partir en mer le jour même (il est environ 10h du matin quand nous atterrissons) pour une excursion classique de 2jours/1nuit vers l’île de Komodo pour voir les dragons (entre autre). Notre conducteur de taxi nous informe que ce ne sera pas possible puisque les bateaux partent plus tôt. A priori, il dit vrai puisque nous partirons pour cette croisière le jour suivant entre 8 et 9h. 

Ce jeune homme, répondant au doux nom de Cypriano nous offre ensuite ses services et son bateau. Au début, il nous propose 2 millions par personne (environ 120€) et son bateau pour nous deux seuls. J’avais prévu un budget maximum d’1 million par personne et ça n’entrait pas vraiment dans les clous. Après quelques discussions avec nous et avec son ami puis un retrait à la banque que je fais passer pour compliqué (ah bah mince alors, nous ne pouvons retirer qu’1 million par personne… ce qui n’était d’ailleurs pas loin de la vérité), l’homme nous propose de partager son bateau avec un couple d’Italiens pour 1 millon par personne tout inclu.

Nous acceptons donc et vérifions le bateau, les gilets de sauvetage et l’équipement de snorkeling  (on ne fait pas qu’aller voir les dragons de Komodo je vous dis 😉 ). Vérifier le bateau et surtout le voir de ses propres yeux est vraiment recommandé de partout ! Mais tout a l’air bon et le bateau est même plutôt bien entretenu. Il nous demande une caution d’1 million de rupiah au début, que je négocie à 650.000 rupiah et qui descend finalement à 500.000 rupiah. Ce montant lui suffira largement et nous aurions probablement pu lui donner moins. Il ne faut vraiment pas hésiter à négocier !

Dolce vita indonésienne

Où dormir à Labuan Bajo ?

Nous louons un scooter sur la rue principale et partons explorer les environs à la recherche d’un hôtel. Ils sont nombreux et mignons sur la rue principale, mais il y a quelques jolies maisons sur les hauteurs. Nous tombons sur un ensemble de petites cabanes récentes, qui s’avère être un hôtel recommandé par les guides de voyage. L’ensemble est très bien tenu et plutôt haut de gamme. Après notre merveilleuse villa à Ubud, nous sommes encore gâtés ! Nous pouvons profiter de la piscine avant le check in (bienvenu alors qu’il fait 1000°C), laissons nos bagages et partons manger en ville. Une fois n’est pas coutume, nous prenons la matinée pour nous reposer, car la nuit suivante sur le bateau ne sera probablement pas des plus calmes.

Golo Hilltop (ou Sunset Hills pour une superbe vue également) moins de 500.000 rupiah (35€ à deux) & Scooter 50.000 rupiah/24H

 

Nous longeons la côte vers le nord sur quelques kilomètres et sur le chemin de belles collines offrent un panorama sur le relief et la végétation sèche de l’île. Nous tombons ensuite sur l’ambiance cool de la jolie plage tranquille de Waecicu. L’endroit est parfait pour prendre une bière ou un cocktail et admirer le coucher de soleil. Mais nous finirons par admirer la fin du coucher de soleil dans la piscine de notre hôtel qui offre une sublime vue sur l’océan, plein ouest. Nous dînons à l’hôtel qui propose quelques plats simples à prix abordable et profitons du chant des deux gros geckos qui logent dans la charpente du toit de la réception/restaurant.

Attention aux arnaques des excursions pour Komodo…

Malheureusement lorsque je me connecte à ma boîte mail, je me rends compte que Cypriano a cherché à me rencontrer. Or, nous lui avions dit que nous nous rejoignions le lendemain là où nous rendons le scooter, cet endroit étant aussi un hôtel, il a cru pouvoir nous y trouver. L’heure étant tardive je ne parviens pas à le joindre et nous nous endormons avec un mauvais pressentiment renforcé par les nombreuses recommandations de prudence que nous avions lues sur ces « croisières ».

A la 1ère heure le lendemain, j’appelle donc Cypriano qui m’annonce que nous ne partons plus car l’homme du couple italien est à l’hôpital après un accident de scooter… Pas le moins du monde surprise, je lui demande donc comment nous pouvons faire. Il me dit que nous nous rejoignons à l’endroit prévu une heure plus tôt pour qu’il nous trouve une solution et nous rende notre caution. Bien entendu, personne ne nous attend à l’endroit du rendez-vous et nous commençons à chercher des équipages qui partent pour le tour qui nous intéresse. Sachant que nous sommes à moins d’une heure du départ des bateaux, c’est mal embarqué.

Pour trouver une croisière pour Komodo ou Rinca, mieux vaut se rendre par soi même sur la rue principale

C’est là que je m’aperçois que beaucoup de boutiques indiquent les jours de départ et les excursions en cours de remplissage. Sachant que nous partions dans tous les cas que le lendemain et pas tout de suite nous n’aurions pas dû nous précipiter et réserver auprès de Cypriano, rencontré à l’aéroport. Nous aurions plutôt dû nous rendre sur la rue principale pour chercher un tour avec plusieurs autres personnes déjà inscrites. C’est en tout cas ce que je conseille si vous cherchez une excursion vers l’île de Komodo ou Rinca, quelque soit le type de tour.

C’est toujours ça de suivre les recommandations d’un chauffeur, on est en confiance, alors on ne pense pas à d’autres alternatives…

Notre histoire s’arrange

Par chance et grand hasard, ou alors venait-il à notre rencontre, j’avise Cypriano sur sa moto qui s’arrête dans la boutique voisine. Je l’interpelle donc de façon positive et lui demande ce qu’il a pu nous trouver… J’avais quand même envie que cet homme soit honnête mais en écrivant ses mots je me dis qu’il est quand même surprenant que la compagne italienne n’ait pas eu de problème, si, comme il est probable, ils avaient un scooter pour deux lorsque la chute s’est produite… Et puis au début, Cypriano pouvait nous placer seul sur son bateau et après il y a déjà deux italiens ? Bizarre, nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire !

Après des discussions entre Cypriano et les gens de l’agence en face de de laquelle nous sommes et Cypriano, ils semblent s’arranger et accepter de nous prendre pour l’excursion du jour vers Komodo et Rinca. Seul bémol (sur lequel on me rassure finalement), nous avions demandé à revenir tôt le surlendemain puisque nous avions un avion à 16h.

Le reste de l'histoire
Le couple d’italiens ayant également un vol (tiens hasard ?), il n’y avait pas de problème pour rentrer avant 16h. Mais avec d’autres compagnons de voyage, l’affaire est peut-être différente. Après nous avoir assuré que c’est toujours possible, je récupère ma caution intacte (Cypriano n’a-t-il vraiment pas eu de chance ?) et il demande le paiement, ce sur quoi je suis alors un peu frileuse. Je demande à voir le bateau puisque pour l’instant rien n’est réel dans cette histoire.

Je monte à l’arrière de sa moto et nous nous dirigeons vers le port où, pas de chance, il ne sait pas où est le bateau (pour la bonne raison qu’il n’est pas encore à quai), nous tournons un peu et finalement nous obtenons de ne payer qu’une fois à bord. Je vous le dis, cette désillusion et les récits d’arnaques que j’avais lus auparavant me rendent prudente. De retour à la boutique, l’heure de départ approchant, je remarque qu’il y a des touristes qui sont arrivés et attendent apparemment pour le même tour que nous. Je leur demande discrètement combien ils ont payé. Ils me répondent, en précisant que ce n’est pas un bon prix, 800.000 rupiah par personne … Bon !

 

 

Finalement on a un bateau, un vieux rafiot, mais un bateau quand même !

Nous allons au port, Cypriano récupère du matériel de snorkeling à notre taille (forcément, vu qu’ils n’avaient pas pu prévoir pour nous, ce qui se fait habituellement) et nous pouvons finalement monter dans le bateau.

C’est une embarcation assez minable, pas de cabine, un moteur très bruyant mais des gilets de sauvetage bien en évidence. Aucun des autres passagers n’avait vu le bateau avant de grimper à bord mais je conseille vraiment d’aller voir son état par vous-même. Certes, un bateau en bon état vaudra plus cher mais, même s’il ne nous est rien arrivé, un bateau plus stable avec plus de puissance aurait été préférable. Nous avons aussi vu par la suite de gros bateaux avec beaucoup plus de personnes à bord et qui semblaient en meilleur état et plus aptes à contrer un potentiel gros temps. Le confort y est par contre a priori le même que sur les barges que nous avons pu expérimenter puisque l’on semble aussi y dormir sur le pont, abrité du vent par des bâches qui se tirent le long des flancs du bateau. Pas si mal comme système. Pour les WC, par contre le gain peut être intéressant, c’était système D sur notre vieux tacot !

Comment j'ai économisé 20€ par personne pas le plus moralement du monde
Plusieurs minutes passent, nous sommes installés dans le bateau, et nous n’avons toujours rien payé. Notre guide parle un anglais approximatif, notre capitaine et ses aides n’en parlent pas un mot. Nous espérons que le message du retour précoce pour avoir notre avion est bien passé. Nous nous apercevons ensuite qu’il ne nous reste que 2 millions de rupiah, et que c’est donc impossible de payer la croisière et l’entrée dans le parc national de Komodo. A cause de notre imprévu nous n’avons pas eu le temps de sortir de l’argent, comme nous pensions faire, avant de prendre le bateau et avons sincèrement oublié. Nous espérons alors que nous allons pouvoir négocier nos places à 800.000 rupiah afin d’avoir à peu près ce qu’il nous faut pour les entrées. Je n’en ressens qu’un petit remords puisque le rafiot ne correspond pas du tout à ce que nous avions réservé la veille…

Presque sans surprise, Cypriano, qui m’avait dit qu’il fallait que je paye au garçon de la boutique, revient car ce dernier l’a appelé pour lui dire qu’il n’avait pas reçu l’argent. Je comprends que Cypriano va bien se prendre une petite commission au passage, et j’essaye tout de même de lui expliquer notre problème de retrait et d’entrées. Il acquiesce sans problème et je n’ai pas de doute sur sa compréhension vu qu’il a montré un très bon niveau d’anglais jusqu’à présent. Pourtant, lorsque mon copain lui donne l’argent et qu’il le compte, il fait une bien mauvaise tête. Il ne demande cependant rien et s’en va mécontent…

Finalement tout s’est bien passé et cette croisière reste l’un des deux meilleurs souvenirs de ce voyage (comme quoi !). Personne n’est à l’abri d’une arnaque, d’un imprévu, mais définitivement je dirais que dans ce cas, mieux vaut s’adresser à une agence avec pignon sur rue pour réserver son excursion pour l’île de Komodo !

 

Dans l’article de la semaine prochaine, je vous parlerai des merveilles que nous avons découvertes pendant cette croisière sur Rinca et Komodo et dans les fonds marins alentours.

 

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